Lard fumé d’Alsace |
À première vue, la confection d’un bon lard fumé, base essentielle de notre gastronomie, semble assez simple : il s’agit de désosser une poitrine de porc fermier, de la saler à sec (en parfumant le sel avec diverses épices), de la laver et de la sécher soigneusement après quelques jours, puis de la fumer à froid au bois de hêtre (sciure et copeaux) pendant deux à quatre semaines selon l’épaisseur de la viande, l’humidité de l’air, la température extérieure… Si simple que chaque paysan le faisait autrefois pour sa consommation personnelle. Pourtant, rares sont ceux qui la mettent encore en pratique, et j’en sais qui ont erré longtemps avant de trouver du bon lard pour leur quiche (ne cherchez pas la contrepèterie).
En Alsace, une poignée de charcutiers artisanaux ou semi-industriels en expédient, et les meilleurs détaillants (souvent des bouchers, bizarrement) vous en procureront. Ne reculez pas devant son prix : il est plus puissant, réduit à peine à la cuisson, et se révèle donc très économique à l’usage. Son parfum fleuri, sa saveur profonde, son salage subtil en font une charcuterie de grande classe, un luxe à la portée de toutes les bourses.
Attention : un produit aussi explosif doit être manié avec précaution. Il faut apprendre à le doser pour qu’il ne masque pas le produit principal.
On peut le déguster cru, en tranches très fines (demandez au commerçant de vous les faire à la machine), seul ou avec des fruits blancs.
Toujours en tranches, on peut en entourer des pruneaux ou d’autres fruits secs avant de les passer au four. Très bon à l’apéro.
Une tranche plus épaisse parfumera la crème ou le lait, en infusion, avant de les utiliser pour une recette de soufflé, de flan ou de tarte salée.
En tranche toujours, il peut rissoler à la poêle ou dorer sur une plaque du four, pour devenir croustillant comme le bacon, et accompagner des œufs ou certains plats de poissons.
En lardons (coupés au dernier moment pour une meilleure conservation), ils parfument délicatement le chou, les petits pois, les carottes et autres légumes-racines, et sont indispensables à de nombreuses recettes mijotées comme le bourguignon, la daube, le coq au vin blanc ou rouge, les sautés de lapin… j’en passe et des meilleures.
Bonjour Stéphane,”On peut le déguster cru […] seul ou avec des fruits blancs.” Qu'appelez vous des fruits blancs ? Sont-ce les pommes, poires… ?Merci par avance de votre réponse.